Il se levait sur Vénéris un voile de beauté en ce nouveau jour. Je quittais mon lit conjugal, ce matin, laissant mon mari se reposer pour son jour de repos. Je ne manquais cependant pas de lui déposer un léger baiser sur la tempe, pour être certaine de ne pas le réveiller malgré toute l’envie que j’avais de lui dire que je l’aimais plus que tout au monde. Ma chevelure cascadante, dévalant mes épaules, ma poitrine puis mes hanches, fut bientôt maintenue en un chignon rapidement conçu, le temps que je puisse me doucher et m’habiller comme je me devais de le faire.

Une fois apprêtée et maintenant que je ressemblais davantage à une tenancière de Maison de Luxe qu’à une adolescente amoureuse – bien que dans mon cœur je le sois sans doute à jamais de mon époux – je pouvais donc rejoindre mon lieu de travail, à quelques encablures à peine de ma maisonnée. Je ne manquais pas d’embrasser ma fille également, encore assoupie, de la même manière que son père. Elle étudiait si dur pour devenir comme son modèle, il lui fallait un peu de repos que je n’étais pas décidée à déranger présentement.

Quittant donc les lieux de mon bonheur, il ne me fallut guère plus d’un petit quart d’heure à pieds – l’envie m’étais venue de marcher, aujourd’hui – pour parvenir à l’endroit que je gérais maintenant depuis presque dix ans. Je pénètre dans les lieux avec une démarche féline et commence à faire le tour des choses à faire. Je n’aurais probablement pas de client avant le début de l’après-midi après tout. J’ai bien le temps de faire un petit peu de management.