Lashkala avatar : Fem!France - APH crédits : @Baghera Messages : 28 Points : 65
Garance E. Samnang
| | Je revenais d’un rendez-vous professionnel à l’Eclipse lorsque je l’ai rencontré pour la toute première fois. Je m’en souviendrais toute ma vie, je pense. On n’oublie pas une personne pareille, après tout. Impossible. Il est de ces gens qui laissent indéniablement une trace sur les esprits, qui marque les cœurs et les mémoires. Dans mon cas, si je n’ai pas succombé à son charme, je fus néanmoins attiré dans son orbite, d’une certaine manière.
Un client avait demandé à ce que je privatise La Fleur Blanche trois jours plus tard, pour l’anniversaire de son fils. En soit, je n’y étais pas opposé si les financements suivaient le train de cette commande. Et ce fut le cas. J’ai même reçu une avance très généreuse pour satisfaire cette requête. Parfait. Mon établissement serait donc le lieu d’amusement de plusieurs invités de marque, sous peu. Le gratin allait venir voir mes filles et mes garçons, j’allais devoir les briefer. Un tel étalage d’individus haut placés, c’était l’occasion d’affermir encore un peu plus ma réputation et celle de mon commerce des plaisirs. Je ne devais pas manquer un coup pareil. Et je ne le ferais pas. Parole d’honneur.
Il avait plu pendant que je me délectais de ce thé aux amandes que le client avait cru bon de m’offrir. En soit, un cadeau ne se refuse pas mais j’ai été surprise de le voir prendre cette initiative. Les hommes avec de la galanterie se font rares, de nos jours.
Dégainant mon parapluie, je faisais attention à ne pas marcher dans une flaque avec mes coûteuses chaussures. La pluie ne tombait plus mais les nuages étant toujours présents, je préférais jouer la carte de la sécurité avant tout.
Alors que je voulu emprunter l’avenue principale pour retourner à mon office, je ne le puis du fait de travaux en train d’être effectués en urgence sur les dalles au sol. Roulant des yeux, je j’obliquais donc à travers les petites rues, que je connaissais si bien, pour rejoindre La Fleur Blanche. C’est là que je l’ai trouvé. Au sol. Les cheveux souillés, les vêtements déchirés et l’air bien mal au point, je devinais pourtant qu’il n’y avait sans doute pas plus vivant ici-bas. Personne d’autre ne le voyait, c’est tout. Il y avait du passage dans cette allée, mais personne n’avait daigné s’arrêter. Sauf moi. Je n’en étais pas étonnée, à vrai dire. La nature humaine a toujours eut ce donc de me dégoutée toujours plus profondément chaque jour, après tout.
Alors, je me suis approchée, doucement. Je ne voulais pas l’effrayer. Et j’ai murmuré. « Tu es vivant, n’est-ce pas ? » Question rhétorique mais après tout, qui étais-je pour décider à sa place si oui ou non il se considérait comme tel ?
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